invitation (espace rp)

Le Peuple des Ombres, dont je suis l'empereur et le représentant en ce lieu si agréable, est voué au culte d'Anubis, le dieu de la Mort. Dès notre plus jeune âge nous commençons à le servir et à apprendre le maniement des armes afin de dispenser la mort lorsque cela est nécessaire. Mais nous sommes aussi des hommes de science qui essayons de comprendre l'univers grâce à...
Sephiroth hésita un court instant, se rappeant des recommandation du Shogun vis-à-vis du seigneur Pyros.
... aux nombreux présents que nous a fait Anubis en échange de notre loyauté, finit-il par dire avec un sourire exagéré. Une fois encore sa main frôla le manche du Destinée, pas intentionnelement, mais cela le réconforta tout de même.

Cette entrée fracassante, qui semble vous avoir intimidé, est un de ces cadeaux. Je sais que cela peut paraître bruyant et peu discrêt, mais je préfère une tempête de sable à une navette diplomatique avec escorte en tenue d'apparat et conseillers ennuyeux.

Mais en tant qu'homme de science, je me pose les même question concernant votre peuple. Pouvez-vous me parler du peuple Andalien ? Servez-vous un dieu ? Quel est votre but dans cet univers en proie à la guerre ?

Tout en parlant, Sephiroth ouvrit faiblement son Art. Ce qu'il ressentit autour de lui fut le doute, la tension, l'angoisse, qui émanait des ambassadeurs présents. Il s'efforça à sourire et ajouta d'un ton jovial, mais avec une intensité moindre :

Pourquoi tous les regards sont-il fixés sur nous ?

Aux dernières paroles du seigneur, je tournai la tête de droite et de gauche, mon expression souriante remplacée par la colère. Néanmoins, je me ressaisi rapidement et déclarai d'une voix intelligible de tous.

<<En effet, et c'est une situation des plus génante.>>

Quand tous les seigneurs furent retournés à leur conversation respective, je me penchai légérement vers le seigneur Sephiroth Kamui, notant au passage que sa main disparaissait à nouveau sous ses vétements.

<<Vous devez posséder un objet des plus précieux pour vous assurer aussi souvent de sa présence. Concernant mon peuple, les Andaliens viennent de notre belle planète Andaly, qui nous a vu naitre et nous nourris encore aujourd'hui. Les territoires emmergés de notre monde sont recouvert à 95 % de forets aux arbres gigantesques. Les derniers 5 % étant une grande plaine qui est d'ailleurs unique. Vous comprendrez que cette environnement forestier nous a rendu prudent par ses dangers et nous a appris de nombreuses techniques de camouflage réputées dans tout l'univers. Les membres les mieux formés de mon peuple font donc d"excellents espions, mais je vous déconseil d'écouter les vilennies disant que nous sommes tous des assassins. Il s'agit même du contraire, et notre peuple est plutôt pacifique, préférant régler les problèmes de manière "diplomatique". Les religions sont diverses et chaque citoyen est libre de croire en ce qui lui plait, mais l'idée la plus répandue est celle que toute créature, aussi bien animale que végétale a une ame qui lui est propre, venant directement de notre planète. Pour simplifier notre monde natale est notre mère et notre dieu.
Mais assez parlé de mon peuple. J'aimerais parler un peu plus du votre. Je m'y intéresse tout particulièrement car nos deux communautés pourraient etre de lointains cousins. Une chose m'intrigue dans ce que vous m'avez rapporté de votre dieu.
Qu'entendez vous par "loyauté" envers votre dieu ? Comment vous fait-il don de ces pouvoirs ? Pouvez vous le voir ou au moins ressentir sa présence ?>>

Les questions se pressaient dans ma bouche et je ne pus toutes les retenir, une forte lueur de convoitise brillant au fond de mes pupilles noires.

La réponse du seigneur sephiroth Kamui etonna le shogun.

Arrakis.....


Longtemps auparavant, il avait visité cette planete et avait été impressionner par les imensités de sable fin strié, par endroit, de large veines couleur rouille.
Il avait aussi rencontré un peuple trés etranges, aussi dure et mysterieux que la planete elle même et il avait partagé, pendant quelques temps, la vie de ces nomades du desert qui lui avaient offert, a son départ, un somptueux couteaux creusé dans la dent même de Shai_Ulud, le ver démon.


_En ce qui concerne mon peuple, la situation n'a pas evolué, les fanatiques du dessous qui se nomment desormais, les Zenchiites gardent pour l'instant la moitié inferieure du doube palais imperial en continuant les rites et les sacrifices en l'honneur de bouddaalah.
Mes espions affirment que les conditions d'insalubrité dans les quartiers, autrefois si propre et si richement decorés de la capitale, depassent les previsions les plus alarmistes.
Quant au peuple du dessus il est constamment sur le qui-vive et attend, a tout moment, une attaque des fanatiques.



Le viel empereur s'aprocha un peu plus de l'oreille du seigneur sephiroth Kamui:

_Vous devez savoir que l'homme qui est a la tête des fanatiques est aussi rusé et dangereux que vos meilleurs assassins.
Je ne connais pas son identité exact mais on dit qu'il ne porte sur lui que des vetements de couleur rouge et qu'il se fait appeler "le dragon pourpre".
Dites a vos hommes de faire bien attention a lui car il a, dit on, le pouvoir de dechainer le feu des enfers a travers ses yeux d'un rouge tout aussi intense que celui de ses vetements.

Soudain le shogun vit, la forme sombre du seigneur pyros, s'esquissait dans son champ de vision.
Le viel homme s'ecarta et laissa le seigneur sephiroth Kamui en compagnie de c'est etrange seigneur que le shogun ne pouvait cerner.
Il sentit le contact chaud du cuir tanné de la garde de son Katana et ses doigts fremirent un instant avant de relacher leur prise.
Le shogun rejoingnit Dame Kellen qui observait le seigneur pyros avec une certaine dose de curiosité et d'interet dans le regard.


_Comment se passe la soirée dame Kellen? le vin est il bon?

Mais elle ne lui repondit pas, trop absorbé par la comtemplation du seigneur pyros en pleine discussion avec le seigneur sephiroth Kamui.

Si seulement je pouvais savoir ce qu'il pense.....

Préférant ignorer la référence à Destinée, Sephiroth assimilait une à une les informations que lui donnait le seigneur Pyros. La planète Andaly ne lui disait absolument rien mais la base de données d'Arkonia en saurait peut-être plus. Dans le cas contraire il ne resterait plus qu'à explorer une nouvelle fois la rivière...

Nous possédons aussi des forêts sur Arkonia ; la feuillure des arbres est noire et ceux-ci sont tellements serrés qu'il est impossible pour les rayons du soleil de traverser le feuillage. Des créatures maléfiques habitent ces forêts, et nos entraînements forestiers ressemblent plus à des épreuves de survie. Nous comptons aussi beaucoup de plaines, de lacs, et de montagnes tout aussi dangereux que les forêts. Cependant nous sommes parvenus à domestiquer une bonne partie du territoire afin de l'aménager à notre convenance. Ce ne fut pas toujours le cas ; il y a plus de cent mille ans, nos ancêtres vivaient sur Arakis, Dune, la planète des sables où le moindre pas plus lourd que les autres attire les terribles vers des sables géants qui dévorent tout sur leur passage. Pour survivre, mes ancêtres ont dû apprendre la discrétion et plus tard, à maîtriser le sable.

Anubis nous a choisi mon peuple pour être son serviteur. Nous ne pouvons le voir, ou même ressentir sa présence dans un état de conscience. Il nous faut dormir, ou atteindre un niveau élevé de méditation. Alors la Rivière de l'Eternité apparaît et on y plonge tout entier pour parcourir son flux. Lorsque l'on va assez loin dans la rivière, on finit par atteindre la Porte Noire qui conduit à Anubis et à ce qu'il y a au-delà. Mais cela nous rapproche également de la mort, c'est pourquoi seuls les prêtres les plus expérimentés peuvent naviguer aussi loin dans la rivière. Si la Porte Noire s'ouvre, alors c'est qu'Anubis désire communiquer avec nous. A cet instant nous pouvons le voir, sentir sa présence et son immense pouvoir. C'est aussi à ce moment que nous pouvons recevoir de nouveaux pouvoirs, soit pour nous remercier de l'avoir servi, soit pour exécuter ses nouveaux ordres à bien.

Par "loyauté" j'entends loyauté comme celle qui lie homme à son dieu. Anubis a su reconstruire notre civilisation après des années de guerre civile. Tout notre système est basé sur le meilleur moyen de le servir. Anubis voulait un peuple ou chaque membre serait capable de se battre, et c’est dans ce sens que fut fondé notre système scolaire, et pour augmenter les capacités de ses guerriers, il nous offrit le pouvoir de contrôler les ombres. Anubis désirait que notre peuple comprenne l’étendue de l’univers afin que nous n’ayons aucune surprise s’il venait à nous envoyer en mission ; ainsi fut créer l’ordre des prêtres qui parcourent sans cesse la rivière de l’éternité pour comprendre l’infini. Alors qu’autrefois les femmes étaient mises à l’écart de toute vie politique, Anubis décida de placer les prêtresses au-dessus de tout homme, à l’exception de l’empereur et du grand prêtre, dans la hiérarchie de mon peuple. C’était son souhait et il fut exaucé. Seul Anubis peut nous ordonner d’envoyer nos légions dans une bataille, lui seul peut autoriser l’utilisation d’assassins… Nous sommes ses serviteurs dévoués.

Ces mots rappelèrent à Sephiroth comment il avait fait la connaissance du Shogun. C'était justement un de ces cas spéciaux où Anubis lui avait ordonné d'intervenir. Les dernières paroles du Shogun lui revinrent. Le dragon pourpre... se dit-il avec un regard vide. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Aucune importance. Nul ne peut rien contre Larva, et Anubis est avec nous. Sephiroth revint au seigneur Pyros.

Et vous seigneur Pyros, recevez-vous des récompenses spéciales lorsque vous rendez service à votre monde que vous considérez comme un dieu ? Les Andaliens possède-t-il tous ce genre de pouvoirs qui bloquent votre mental ? Je suis également fasciné par votre peuple, seigneur Pyros. Quant à la probabilité que nous soyons cousin, je dirais que ce n'est pas impossible. Lorsque nous avons décidé de quitter Arakis, de nombreux vaisseaux d'exploration furent envoyés pour trouver une terre plus favorable. Très peu d'entre eux revinrent... Il est donc possible que des membres de mon peuple se trouve encore dans des parties de l'univers qui me sont inconnues. Mais c'était il y a cents millénaires...

Tandis qu'il parlait, Sephiroth ouvrit faiblement son Art à la recherche de l'esprit du Shogun. Il finit par le trouver et le frôla telle une brise légère. Je vous remercie de ces renseignements ; je vais avertir mes hommes. Mais n'ayez crainte ; faire jaillir le feu par les yeux est une technique que les enfants arkoniens maîtrisent dès l'âge de huit ans. Et ce n'est pas des enfants que je vous ai confié...

Un par un, les seigneurs étrangers s'éloignaient de moi et j'eu un petit sourire en coin. Ils étaient nombreux à posséder des pouvoirs particuliers et à réagir aux miens. C'était très intéressant, peut-etre devrais je réorganiser une petite fête "spéciale" pour nos invités. Mon sourire s'agrandis encore à cette idée et les ombres m'entourant semblèrent se resserer autour de moi comme le vent glacial balayant la surface d'Andaly en hiver.
Alors que le seigneur Sephiroth Kamui me posait à nouveau quelques questions, je pris l'air le plus intrigué possible.

<<Des pouvoirs qui bloquent notre mental ? De quoi parlez vous ? Peut-etre est-ce un des pouvoirs que nous donne notre planète mais si c'est le cas, je n'en ai pas conscience. Notre planète ne nous donne pas de "pouvoirs" au sens où vous l'entendez. Il s'agit plutôt de compétences que les Andaliens acquièrent avec le temps. Il est de coutume sur ma planète qu'un garcon entrant dans l'age adulte parte en pélérinage au coeur de la foret pendant 2 mois. Pour chacun l'expérience est différente et je ne pourrais vous donner une règle générale.
Pour ce qui est de notre planète en elle même, le terme "dieu" est peut-etre un peu exagéré, disons que nous vivons en symbiose avec elle, nous la servons et elle nous sert aussi.
Mais je suis tout de même très intrigué par cette barrière dont vous me parlez, avez vous vous même d'autres pouvoirs que votre moyen de transport fort impressionant ? >>

Mon expression changeait rarement sur mon visage, et l'on aurait dit que je revêtais des masques au fur et à mesure des différents sentiments que je "devrais" ressentir.
C'est alors que je percu une légère ondulation de l'air, comme un gouffre invisible m'empêchant d'approcher et pourtant très attirant.
Mon compagnon de lien en fut d'ailleurs secoué, ressentant ces mêmes émotions à travers moi.

(Tsss
- Calme toi, ce n'est rien.)

Sephiroth prit un air étonné, bien que ce qu'il ressentait au fond de lui ressemblait plus à de la suspicion. Il ouvrit son Art vers l'esprit du seigneur Pyros mais fut à nouveau bloqué par une puissante barrière mentale. Posséder ce genre de pouvoir sans qu'on le sache était possible, mais à un degré aussi poussé, cela devenait improbable.

Je suis détenteur de l'Art, une magie très ancienne qui permet, entre autre, à son utilisateur de lire dans l'esprit des gens, de ressentir les émotions qui l'entourent, et même d'influer sur le comportement de sa cible. Cependant votre esprit m'est fermé, sans doute par une protection mentale de haute intensité. La briser de m'est pas impossible mais cela manquerait cruellement de tact et le lieu n'est pas adéquat pour ce genre d'expérience. Si c'est votre monde qui vous a offert ce présent, alors bénissez-le car des défenses psychiques sont une redoutable arme dans ce monde hostile. Si un jour vous venez dans l'ambassade de la Clem Team, je vous remettrais des écris sur l'Art afin que vous puissez mieux cerner cette magie. Quant à d'autres pouvoirs je posséderais, outre la maîtrise du désert et la magie de l'Art, je ne nie pas leur existence.

Tandis qu'il parlait Sephiroth sentit le bouclier de la pierre étoile de Dame Kellen l'envelopper. C'était une de ses alliées de choix en qui il pouvait avoir pleinement confiance. C'est alors que Spehiroth sentit une présence, une présence très faible, qui se trouvait non loin du seigneur Pyros. Une présence que l'on pouvait apparenter à la sombre aura qui l'entourait. Quelques secondes plus tard, la présence était de nouveau invisible.

Pouvez-vous m'éclairez sur un point ? Lorsque vous êtes arrivé tout à l'heure, le Shogun m'a parlé de "créatures de l'ombre" que vous possédiez. De quoi s'agit-il exactement ? Encore un don de votre monde fascinant ?

A moins que ce ne soit encore une capacité dont vous ignorez l'existence... pensa Sephiroth après avoir renforcé sa défense d'Art.

Le Shogun etait a présent prés de Dame Kellen et une foultitude d'informations parvinrent a son cerveau boosté.
Tout d'abord la vue, ses courbes gracieuses, son visage fin et l'eclat blanc de sa peau, presque transparente, lui donnée l'air d'avoir été taillé dans la lune elle même.
Ensuite vin l'odorat, et le doux parfum qui s'infiltrait dans ses narines et enflamait ses capteurs olfactifs.

jasmin, pensa t-il.



Puis le toucher lorsqu'il pris la main de dame Kellen, sa peau douce contrastée totalement avec les mains calleuses du shogun.
Après ce fut l'ouï et la voix pleine de respect et de conviction de la jeune ambassadrice.
Enfin, le shogun se plut a rever du gout sucré de la peau de dame Kellen mais il ecarta bien vite cette pensée si agréable soit elle.

_Malgré les troubles qui agitent mon peuple, je continue quand même de m'interresser aux autres peuplades que compte cette univers, ce qui me differencit des fanatiques aveugles et conservateurs.
En tout cas je suis heureux que votre peuple propsere dans la paix et l'harmonie.

Il s'inclina devant la jeune femme.

Ne vous inquietez, je pense que tout ca sera fini en peu de temps et que vous pourrez m'aider car j'aurais, plus que jamais besoin de vos services. J'espere que dans quelques années je pourrais gouter au doux plaisir de la paix.

Il se rappela sa pensée impure mais la chassa, encore une fois, aussi vite qu'elle n'etait venue.

_J'ai remarqué que vous portiez un certain interet au seigneur pyros et je comprend qu'un homme comme celui ci, puissent faire tourner les coeurs de biens des jeunes femmes mais encore une fois faites attention, malgré sa bonne humeur apparente, a l'interieur bouillonne bien plus que son propre sang.

Le regard se perdit dans la foule et soudain il s'apercut que le seigneur pyros avait deux ombres!
Le visage du shogun devint bleme et il rafermit sa prise sur son katana même s'il savait que cette arme n'aurait aucun effet sur ce démon.
Il tendit son esprit vers celui du seigneur sephiroth Kamui et sentit le doux effleurement de l'art du serviteur d'anubis.


Faites attention, noble seigneur, une créature d'une puissance infernal rode dans la salle, elle est a la solde du seigneur pyros, mefiez vous!

Le shogun ferma tout contact, dressa ses barrieres mentales et se prepara au combat...

[hrp] voici le lien pour comprendre d'ou vient la creature de pyros, prenez votre temps car c'est assez long:https://union13.forumactif.com/viewtopic.forum?t=442 [hrp]

A nouveau je ressentis un petit tiraillement aux limites de ma conscience, encore un message, que ces gens sont bavards. Urmach commencait à s'énerver et j'aurais bientôt du mal à contenir sa puissance sans en laisser rien paraitre.

<<C'est une magie très pratique que vous possédez là. Je serais honoré de me rendre un jour dans votre ambassade. Vous me parlez encore de cette barrière, mais pour que cela bloque votre magie il faut qu'il y est un lien. Croyez vous que je pourrais apprendre votre .... "art" ?
Pour en revenir à votre dernière question, je pense que le seigneur shogun faisait allusion à mes agents qui sont des plus discrets comme je vous l'ai expliqué. Je pense qu'il a utilisé ce terme de manière quelque peu péjorative, car je le déplore, le seigneur shogun ne m'aprécie guère. Mais, que cela reste entre nous, le seigneur shogun est une personne fort agée et je commence à douter de son aptitude à diriger.
Depuis le temps qu'il est au pouvoir, cela l'a énormément fatigué et il aurait besoin de repos, d'un très long repos.>>

Je pris un petit air de conivence à ces derniers mots, comme si je dévoilais un terrible secret à mon interlocuteur.

Sephiroth ressentit l'avertissement du Shogun mais n'en laissa rien paraître. Pourtant il y avait de quoi ; sans doute involontairement, le Shogun avait envoyé une brève image mentale de la créature dont il "pensait". Il n'y avait plus aucun doute ; le seigneur Pyros comptait un démon parmi ses serviteurs. Voilà qui est intéressant..., pensa Sephiroth. Avoir des agents discrets est une chose, commander aux démon en est une autre. Décidément j'apprécie de plus en plus ce sombre seigneur.

Je suis désolé, seigneur Pyros, mais on naît avec l'Art, on ne peut l'apprendre. Il n'y a pas réellement de lien entre mon Art et vos facultés mentales. Chaque être dans cet univers possède un "pouvoir psychique élémentaire" plus ou moins important. C'est ce qui nous relie tous au niveau mental. L'Art me permet d'amplifier ces pouvoirs psychiques reliés aux vôtres et à ceux de tout être dans l'univers.

Tout en essayant d’expliquer à son interlocuteur les fondements de l’Art, Sephiroth frôla subtilement l’esprit du Shogun pour lui répondre avec un sentiment d’apaisement. Je prends notes de ces conseils, mon cher Shogun, mais n’ayez crainte, moi non plus je ne suis pas venu tout seul… Lorsque le seigneur Pyros commença à parler aussi négativement du Shogun, Sephiroth garda un air totalement neutre.

Ainsi vous pensez que l’âge détermine les facultés de régner ? Pourtant plus on prend de l’âge, plus nous possédons de l’expérience, ce qui est indispensable pour gouverner. Pouvez-vous jugez ma façon de gouverner d’après mon âge ? Je reconnais que la situation actuelle sur la planète du Shogun peut laisser entendre une mauvaise gestion de son empire. Nous en avons déjà discuté entre nous ; je pense qu’un souverain doit être à la fois respecté et craint, quitte à être moins bon avec le peuple. La paix est à ce prix… Toutefois j’ai rarement rencontré des êtres aussi sages, aussi bons, et aussi spirituels que le Shogun. C’est l’âge qui lui a apporté toutes ces qualités. Quant à la fatigue nous finissons tous par la ressentir un jour ou l’autre. A mon sens elle n’est que la preuve que le Shogun travaille jusqu’à l’épuisement pour gérer son empire. Sephiroth prononça les mots suivants à voix basse afin que seul le seigneur Pyros puisse les entendre. Je pense que le Shogun a encore toutes les facultés nécessaires pour prendre les bonnes décisions, j’en ai eu la preuve récemment. Mais dites-moi pourquoi ne vous apprécie-t-il pas ?

Sephiroth fit mine de regarder vers les quatre coins de la pièce pour vérifier que personne ne les écoutait. La réalité était toute autre. Parfait. Tout est parfait, se dit-il en ravalant un sourire de satisfaction.

Je haussai légérement les épaules pour montrer mon impuissance.

<<C'est un mystère qui pour moi reste entier, à ce jour je n'ai toujours pas compris pourquoi le seigneur Shogun ne m'apprécie pas, c'est une question qu'il faudra lui poser directement.
Je suis tout à fait d'accord avec vous que l'on peut acquérir de la sagesse avec l'age, et le Seigneur Shogun en a beaucoup. Mais, le corps et l'esprit de toutes les créatures, quelles qu'elles soient se dégradent avec le temps. Et, au bout d'un moment, il est bon de songer au repos. Je pense que le seigneur Shogun arrive vers cet age, et qu'il aurait besoin d'un repos bien mérité pour tout le travail qu'il a accomplit dans sa vie.
Vous concernant, je ne connais ni la situation de votre peuple, ni l'expérience que vous avez acquise. Je serais donc bien impoli de vous juger. Si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais connaitre l'age d'une personne aussi puissante que vous.>>

Je jetai à nouveau un petit coup d'oeil à la salle, pour voir le Shogun qui me regardait fixement. Je le foudroyais du regard, de manière à bien lui faire comprendre mes intentions, puis, un petit sourire en coin naquit sur mes lèvres, revelant une partie de ma dentition.
Je revins finalement au seigneur Sephiroth Kamui.

<<Je suis navré de ne pouvoir apprendre votre "art", il se serait agit d'une expérience parfaitement unique, j'en suis sûr.>>

(Maitre ....)

Je réprimais un léger frisson.

(Quoi ?
- Tout est prêt.
- Bien, très bien. Occupe toi de tout.
- Mais ... et vous maitre ?
- Vas !
- Oui, maitre.)

Ma deuxième ombre frémit légérement, puis se coula dans la première jusqu'à disparaitre totalement.

Apprendre à maîtriser son Art est en effet une expérience unique. Toutefois j’ai dit que l’on naissait avec l’Art et que l’on ne pouvait l’apprendre, et non que vous ne soyez pas naît avec l’Art… Il possible que l’Art soit en vous telle une magie en sommeil depuis votre naissance et qu’il n’attende qu’un coup de pouce pour se réveiller. Le seul moyen de le découvrir serait…

Sephiroth arrêta net sa phrase, l’oreille tendue en direction du seigneur Sarouman et de Dame Angua. Les évènements qui se sont déroulé sur Andaly ? pensa Sephiroth. Voilà qui est intéressant… Ce qui se passe dans cette alliance éveille ma curiosité au plus au point, cependant je ne pense pas pouvoir le découvrir en le demandant directement au seigneur Pyros. Je devrais avoir une conversation avec le Shogun très prochainement.

Le seul moyen de le découvrir serait de nous rendre à la Rivière de l’Eternité afin de détecter la présence éventuelle de l’Art en vous. Seriez-vous partant ? Cela ne prendra que quelques secondes, du moins pour les gens qui resteront ici, à la réception. Si vous voulez vivre une expérience unique, je vous la conseille.

Je vous dirais volontiers mon âge si j’avais pris la peine de tenir des comptes.
Sephiroth Kamui se mit à rire, mais ce rire glaça le sang de l’assemblée tant il était froid. Un rire sourd, tel le sifflement d’un serpent et le grondement du tonnerre. Remarquant qu’il était à nouveau le point d’arrivée de tous les regards, Sephiroth se reprit. Il s’inclina devant les seigneurs pour s’excuser de ce manque de politesse. Je croyais qu’on était là pour s’amuser
, se dit-il en reprenant son air sombre.Hélas sur Arkonia, nous cessons de compter les âges une fois les vingt ans passés. Le temps n’a pas d’importance pour nous car Anubis nous a confié l’immortalité. Une mort naturel n’a aucun effet sur nous et nous possédons des facultés de guérison au dessus de la normale. Bien sûr nous pouvons tomber au combat, mais Anubis a le pouvoir de nous ressusciter. De plus nous passons beaucoup de temps à méditer dans la Rivière de l’Eternité, et quand je dis beaucoup de temps, cela peut durer des jours, des semaines, des mois, et même des années. Comment pourrions-nous compter nos années d’existence lorsque nous passons tellement de temps à méditer que l’on en perd la notion du temps, lorsque nous voyageons dans un autre monde où le temps s’écoule différemment, lorsque nous mourrons et traversons la Porte Noire et les huit portes suivantes, lorsque notre corps reste inanimé durant des années ? Beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps s’est écoulé depuis ma naissance. La dégradation de mon corps et de mon esprit n’a pas encore débuté, et elle ne risque pas de commencer avant encore longtemps, longtemps, très longtemps… Et vous, comptez-vous les années sur Andaly ? Si cela ne vous parâit pas trop indiscret, combien en comptez-vous ?

Vous avez sûrement raison pour le Shogun ; le repos serait la récompense à toutes ces années de travail pour servir son peuple. Mais comment pourrait-il se reposer alors que son peuple est en pleine guerre civile ? Il fait tout ce qu’il peut pour remédier à la situation, tout ça dans le but de sauver son peuple. En cela j’ai beaucoup de respect pour lui. Sephiroth baissa respectueusement la tête à l’intension du Shogun. Et puis croyez-moi, l’esprit du Shogun n’est pas si impuissant que son corps peut le laisser croire. Les murs de notre ambassade s’en souviennent encore. Sephiroth sourit à cette pensée.

Alors, seigneur Pyros, êtes-vous prêt à affronter la Rivière de l’Eternité pour découvrir votre Art ?

Le rire du seigneur Sephiroth Kamui me fit quelque peu froid dans le dos. Ce n'est pas que son rire reflétait le mal, je dirais même qu'il s'agissait du contraire. Mais il était froid, glacée comme la banquise. Toutefois, je me resaisi rapidement.

<<Oui, les Andaliens comptent leurs années d'existence. Mais je pense que vous dire mon age ne vous avancerez pas beaucoup. Mon peuple à garder son ancien calendrier, au lieu de passer au système intergalactique. Il faudrait que je sache comment se découpe votre année, et j'avoue ne pas m'y intéresser outre mesure.
Votre "art" quant à lui m'intéresse vraiment beaucoup, et je suis très curieux dans ce genre de domaine. Néanmois, vous m'avez précédemment dit qu'il pouvait servir à lire les pensées, et toutes créatures à son jardin secret. J'espère pouvoir garder mes petits secrets.>>

Mon visage s'illumina d'un grand sourire, chose fort rare. Pendant que cette facade occupait mon interlocuteur quelques instants, je préparais mes défenses mentales, laissant libre les parties de mon esprit se raportant au petit seigneur sans grand interet, et cachant tout le reste par des hautes murailles quasi impénétrables.

<<Bien, quand vous voulez. Je ne peux pas me permettre de louper une occasion pareil.>>

Commencez par me fixer droit dans les yeux, sans jamais détourner le regard, quoi que vous y voyez. Rester attentif à ma présence, ne regardez que moi, n'écoutez que moi. Je vais vous mener au bord de la Rivière de l'Eternité.

Les yeux jaunes de loup de Sephiroth s'enfoncèrent dans ceux du seigneur Pyros, et il en fut de même pour les siens. Le regard de Sephiroth se mit à changer ; ses yeux virèrent à l'orangé, puis au rouge vif. Un océan de flamme brillait dans ce regard envoûtant. Soudain, les flammes disparurent pour laisser place à des orbites de ténèbres. La salle sembla s'obscurcir en même temps que les yeux de Sephiroth, mais au fond de ceux-ci luisait une minuscule étoile d'argent qui tenta d'attirer l'esprit du seigneur Pyros.

Etrange

Rien ne s'était passé. La lumière était revenue et le regard de Sephiroth était à nouveau celui d'un loup. Il sembla réfléchir un instant, tandis que le seigneur Pyros se demandait ce qu'il faisait encore là. Ses barrières mentales l'empêche de nouer le lien psychique. Si réellement c'est un pouvoir qu'il ne contrôle pas, alors c'est peine perdue ; ce talent involontaire l'empêchera de rejoindre la Rivière de l'Eternité et d'être initié à l'Art.

Je regrette, seigneur Pyros, mais il semble que vos "capactiés psychiques élémentaires" que vous ne contrôlez pas et dont vous ne connaissiez pas l'existence bloque votre mental et vous empêche de plonger en moi pour rejoindre les abords de la Rivière. Le disciple doit être ouvert d'esprit afin que le lien psychique se crée et lui permette de rejoindre la rivière par le biai du maître. Si vous maîtrisiez ce pouvoir, peut-être que ce serait différent, mais dans l'état actuel des choses, il serait sans doute plus sage d'abandonner. Mais au fond, lorsqu'il s'agit de pouvoir, peut-on vraiment faire parler la sagesse ?

Je réfléchis rapidement à ce que venais de me dire le seigneur Sephirtoh Kamui.

(Décidemment non, je ne peux pas prendre le risque qu'il lise mes pensées, ce serait trop bête de tout perdre maintenant. Et bien tant pis.)

C'est d'une voix ponctuée d'ue petite touche de déception que je m'adressai au seigneur Sephiroth Kamui. Pour une fois mon expression n'était pas feinte.

<<C'est vraiment dommage, j'aurai vraiment voulu essayer cette possibilité. Mais bon, ne controlant pas mon "pouvoir", je ne puis faire plus. J'essayerais toutefois de maitriser mon don s'il y a un moyen.
Mais vous me parliez de manuscrits concernant l'art, est-il possible de l'apprendre seul grace à ses documents ?>>

J'omis volontairement la dernière question du seigneur Sephiroth Kamui. Je m'étais moi même souvent posé la question, agissais-je de la bonne manière ? Ou étais-je tombé dans le gouffre sans fond de la soif de pouvoir que je m'étais juré de ne pas approcher ?

Hélas non, seigneur Pyros.

Sephiroth avait pris un ton de déception. Après un court moment ou il sembla chercher un moyen de contourner le problème, il reprit :

Comme je vous l'ai déjà expliqué il est possible que vous soyez né avec l'Art comme il est possible que ça ne soit pas le cas. Si vous êtes bel et bien né avec l'Art, alors il n'est que sous la forme d'une minuscule étincelle dans votre esprit. Seul un maître d'Art pourrait vous conduire à la Rivière de l'Eternité pour développer cette étincelle afin qu'elle devienne flamme. Malheureusement la magie de l'Art s'exerce grâce à un lien qui se crée entre maître et élève, mais si l'élève ne peut ouvrir son esprit, alors c'est peine perdue.
Les manuscrits dont je parle ont été écris par des maîtres d'Art au cours des siècles. Ils y parlent des différentes façon de l'utiliser. Hélas tant que l'étincelle ne sera pas devenu flamme, ces manuscrits ne vous serviraient à rien.

Il y aurait peut-être un moyen de...

Sephiroth fut interrompu par l'arrivée d'un seigneur qu'il connaissait bien. Bifrost des TRIUM venait de faire son entrée. Sephiroth lui fit un signe la tête suivi d'un grand sourire. Les artefacts que possédait ce seigneur avait éveillé son émerveillement lorsqu'il était venu dans l'ambassade de la Clem Team.

Une petite lueur d'espoir et de convoitise se ralluma dans mes yeux sombres aux dernières paroles du seigneur Sephiroth Kamui.

<<Vous alliez dire ?>>

Je fus moi même surpris de l'empressement que je ne pus retenir dans ma voix. Je me maudis intérieurement pour avoir laissé échapper une telle faiblesse.

(Maitre, je ressens une grande tension en vous.
- Ne t'inquiète pas. Dis moi plutôt si les mouchards sont en place.
- Oui maitre, ils sont prêts et en position.
- Bien, il n'y plus qu'a attendre la fin de cette mascarade.)

Connaissant désormais les pouvoirs de mon interlocuteur, je fis bien attention, et mon contact ne fut qu'un léger murmure.

Sephiroth détourna les yeux du seigneur Bifrost pour reporter son attention sur le seigneur Pyros. L'intérêt soudain qu'il avait mis dans son ton rappela à Sephiroth l'excitation des enfants d'Arkonia lorsque leur professeur leur annonçait qu'ils allaient apprendre un nouveau sortilège. Sephiroth répondit d'une voix très posée.

Lorsqu'une porte est verrouillée et que l'on ne possède pas la clef, il n'y a que deux solutions pour entrer ; forcer la porte ou passer par la fenêtre. Comme je l'ai dit précédemment, l'Art agit comme un amplificateur de pouvoirs psychiques. Dès lors je peux l'utiliser de deux manières : brutalement pour briser vos murailles mentales que vous ne parvenez pas à abaisser, ou subtilement pour trouver des voies d'accès à votre esprit qui contournent vos murailles. Bien entendu je n’emploierais pas de telles pratiques sur vous sans votre autorisation, mais si vous voulez vraiment découvrir l'Art, alors c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour permettre au lieu psychique de se créer entre nous. La décision vous appartient de vous offir à l'Art, ou de lui fermer votre porte.

Vous ne devriez pas l'initier à cette magie.

Sephiroth se raidit brutalement, puis simula une quinte de toux pour justifier son expression de surprise. Nul à part lui ne pouvait voir l'auteur de ces mots, ni entendre ce qu'il disait, Sephiroth le savait, et pourtant il éprouvait un léger mal à l'aise à l'idée de se faire sermonner dans cette ambassade pour un de ses serviteurs.

Il s'agit simplement de voir s'il possède l'Art, répliqua Sephiroth par un murmure télépathique.
Mais on ne sait pas ce qu'il fera s'il apprend qu'il est naît avec cette magie.
Sans un maître d'Art, il ne pourra pas aller loin.
D'autres ont essayé avant lui.
Et te souviens-tu de ce qui leur est arrivé ?

Yue, Archange de la Lune, ne répliqua pas immédiatement. Lorsqu’un Artiseur se lançait seul dans sa formation, il finissait toujours englouti dans la Rivière de l’Eternité, consommé par sa dépendance, rongé par le flux magique qui le menait irrémédiablement vers la Porte Noire et la mort.

Si le seigneur Pyros possède réellement l’étincelle de l’Art en lui et que je parviens à l’attiser pour qu’elle devienne flamme, alors nous évoquerons le problème de sa formation. En attendant tout ça n’est qu’une théorie. A présent, retourne à ton poste.
Auparavant je dois vous révéler quelque chose. En tant qu’Archange je peux sentir la présence de d…
On m’a déjà prévenu ! répliqua Sephiroth. Les autres l’ont-il ressenti ?
Bien entendu.
N’agissez pas avant le signal.
Mais si vraiment…
Yue, fais-moi confiance.

Sephiroth vit l’Archange aux longs cheveux d’argent disparaître de sa vue. L’échange n’avait duré que deux secondes en réalité, le temps pour Sephiroth de se remettre de sa toux.

Excusez-moi, le voyage sous forme de tempête de sable a de légers effets seconds, notamment la présence constante de sable dans les poumons. Enfin, passons… Etes-vous prêt à utiliser cette possibilité ?

La légère lueur d'espoir qui était apparue au fond de mes yeux vacilla et finis par s'éteindre totalement. La raison avait vaincue ma volonté d'apprendre.

(Je cache trop de chose, impossible de prendre le risque de tout lui révéler. Non, il vaut mieux que je me passe de cette magie. Au pire, je l'apprendrais seul, je suis sûr qu'il y a un moyen contrairement à ce qu'il prétend.)

A cette dernière pensée, un petit air soupconneux passa sur mes traits et s'évanouit aussi vite qu'il était venu. Finalement je haussai imperceptiblement les sourcils et poursuivis d'une voix tout à fait neutre.

<<Non, je ne préfère pas essayer. Je dois bien vous avouer avoir un peu peur de ce procédé. De plus, je dois retourner à mes occupations. Un empire ne se gère pas seul. Je vous remercis de cette conversation qui fut fort instructive et intéressante. C'est un réel plaisir d'avoir fait votre connaissance et j'espère vous revoir bientôt. Sur Andaly peut-être.
Bonne continuation.>>

Je contournais rapidement mon interlocuteur et me dirigeai droit vers la sortie sans saluer personne. L'inquiètude de ma créature me pesait de plus en plus, comme si des milliers d'aiguilles chauffées à blanc me transpercaient le cerveau. Une fois sortis, je resserrai un peu plus ma toge noire autour de moi et disparut dans un recoin sombre comme savait si bien le faire les Andaliens.
Une fois hors de vue, je m'autorisais enfin à laisser exploser ma colère.

(Veux-tu cesser stupide créature !!)

Ma colère balaya toute autre émotion et mon démon sorti de mon ombre à genoux en se tenant les tempes.

<<Pi... pitié maitre .... aaaaaahhhh
- Ce n'est qu'une juste punition, j'ai failli perdre mon sang froid à cause de toi.
- Excusez.... m... moi maitre.>>

La douleur dans la tête du démon se calma soudain comme elle était venue.

(Les murs ont des oreilles, communiquons plutôt de cette manière. Nos robots sont ils actifs ?
- Oui maitre, ils n'attendent plus que nos invités.
- Bien bien. Allez, rentrons en attendant.)

En quelques dixième de secondes le démon disparut en m'emportant avec lui. Un léger nuage grisâtre flotta au gré du vent et se dissipa rapidement.

La nouveauté, le changement, l’inconnu, peuvent parfois nous inciter à la peur. Mais laisser cette peur nous diriger n’est pas chose à faire. La peur nous consomme, nous dévore de l’intérieur, jusqu’à ce qu’elle fasse de nous des hommes chétifs qu’une moindre mouche effraie. Combattre cette peur et affrontez votre destin est la seule chose à faire. Mais cela demandera beaucoup de temps. Comme vous le dites si bien, un empire ne se gère pas seul, c’est pourquoi je comprends la raison de votre départ. Si un jour vous décidez d’approcher la Rivière de l’Eternité, n’hésitez pas à me contacter.

Sephiroth s’inclina devant le seigneur Pyros.

Le plaisir de cette conversation fut partagé, seigneur Pyros. Faites bon voyage jusqu’à Andaly. Qui sait, peut-être les méandres de la Mort me conduiront un jour dans votre monde…

Et sans doute plus tôt que vous ne le croyez… pensa Sephiroth en se redressant.

Le seigneur Pyros contourna rapidement Sephiroth. Voir ainsi son interlocuteur s’approcher si prêt de lui pour passer sur son côté réveilla l’instinct guerrier de Sephiroth qui porta sa main à la poignée de son sabre toujours dissimulé sous les plis de sa cape. Mais il n’acheva point son geste. Il se contenta de joindre les mains et de suivre le seigneur Pyros du regard. Quelque chose l’avait tout à coup rassuré. Durant un court instant il l’avait vu ; Larva, le seigneur des assassins, planant au dessus du sol derrière le seigneur Pyros, sa lame pointée sur la gorge de sa cible. Larva ne se trouvait pas dans le même plan d’existence, mais en une fraction de seconde, il aurait pu s’occuper du seigneur Pyros s’il avait fait preuve de la moindre hostilité à l’égard de Sephiroth. Heureusement, le seigneur Pyros se contenta de s’éloigner vers la sortie de l’Ambassade. Le spectre invisible de Larva suivit le seigneur. Sur son passage, tous les regards se tournèrent vers lui. Sephiroth attendit qu’il eût quitté la pièce pour se diriger vers le Shogun et Dame Kellen.

Voilà un personnage fort intéressant. Dites-moi mon cher Shogun, qu’est-ce qu’il vous a fait pour que vous le haïssiez à ce point ? Je sais qu’il est dangereux et que les créatures qu’il contrôle sont très puissantes, mais cette seule puissance ne saurait vous inciter à une telle colère envers lui. Enfin, je suis heureux que cette douce soirée ne se soit pas terminée par un bain de sang. C’est étrange toute cette tension créée par la présence d’un seul homme…

Soudain l’assemblée s’immobilisa et un silence total s’instaura dans l’ambassade. Le temps venait de s’arrêter.

Le démon est parti avec lui.

Yue se tenait entre Dame Kellen et le Shogun. Ses cheveux d’argents reflétaient la lumière tels les cristaux des lustres de l’ambassade tandis qu’une brise magique soufflait dans les plis de sa toge étincelante.

Devons-nous poursuivre le déploiement ?

Sephiroth regarda tout autour de lui. Illuminé de lumière, ils étaient des centaines à se trouver là ; Anges, Archanges, Principautés, Vertus, Puissances, Dominations, Trônes, Chérubins, et Seraphins, des unités de tous les cœurs angéliques avaient été réparties dans l’ambassade et dans ses alentours. Ils étaient ses serviteurs, et pourtant Sephiroth ressentait un léger malaise à être ainsi observé par toutes ces créatures angéliques.

Affirmatif, répondit Sephiroth en revenant à Yue. Je veux que l’opération continue tant que tous les seigneurs ne soient repartis. Je crains que les problèmes qui sévissent sur la planète du Shogun exercent leur influence ici. De plus, je ne fais pas entièrement confiance au seigneur Pyros.
Vous ne faites confiance à personne, remarqua Yue.
Uniquement en ceux en qui je peux lire.
Il a refusé d’abaisser sa défense mentale ?
Il dit qu’il n’a pas conscience de cette défense.
Vous auriez pu forcer ses murailles.
Et déclencher ainsi un incident diplomatique ?!
Ou les contourner sans qu’il ne s’en rende compte.

Sephiroth ne répondit pas immédiatement. Yue ne sut comment prendre ce silence, aussi décida-t-il de changer de sujet.

Que devons-nous faire ?
Ce qui était prévu. Protéger les ambassadeurs de la Clem Team, et si possible ceux des autres alliances, surtout le Shogun car s’il meurt, alors Siarra risque d’être perdue à jamais.

Yue inclina la tête puis disparut, ainsi que tous les anges présents dans la pièce. Les discussions reprirent soudainement, comme si personne n’avait remarqué la suspension temporelle. Sephiroth continua de parler au Shogun comme si de rien n’était.

Mais vous n’êtes pas le seul à ressentir ces choses pour le seigneur Pyros. Je crois que toute l’assemblée se méfie de lui. Dame Kellen, ne trouvez-vous pas cette ambassade magnifique ? Quel dommage que si peu des nôtres aient trouvé le temps d’y venir… C’est à vous, mon cher Shogun, que nous devons cette soirée, et je vous en remercie au nom de la Clem Team.

Soudain, Sephiroth ressentit un déchaînement de colère en lui.
Non, cela vient de plus loin.
Il ignorait d’où cela venait exactement, mais suite à cette colère il ressentir une douleur infernale dans sa tête.
STOP !!!
Il rompit le lien qu’il avait créé entre lui et le seigneur Pyros au moment de sa sortie.
Quelle puissance ! C’est impossible qu’il ait détecté mon intrusion. Il devait diriger cette colère contre quelqu’un d’autre, et cette puissance s’est répandue le long du lien psychique.

Tandis qu’intérieurement il damnait cette douleur insupportable, extérieurement, Sephiroth la dissimula en buvant d’un trait le contenu d’une fiole qu’il venait de tirer des plis de son manteau. Bien qu’il sourit, il ne put cacher son teint de plus en plus pâle et ses traits de fatigue. Le sang de vierge qu’il avait récolté dans la Taverne des Ombres de la Légion Maudite plus tôt dans la journée coula dans tout son corps et le revigorera en quelques minutes.

Soudain, le spectre invisible de Larva apparut aux yeux de Sephiroth. Le seigneur Pyros avait dû quitter les lieux de telle façon que Larva n’avait pu le suivre. Emmitouflé dans son long manteau noir, dissimulé derrière un masque blanc inexpressif, Larva envoya un court message psychique à Sephiroth dans lequel se trouvait une image, celle d’un démon suppliant son maître d’arrêter la torture qu’il lui infligeait. Sephiroth fit mine de ne pas le voir et reporta son attention sur le Shogun.

Il faudra que je vous présente quelques personnes lorsque vous aurez un peu de temps à m’accorder.